Des nouvelles solutions existent pour réduire ou supprimer l'usage de pesticides dans les productions agricoles (maraîchères, horticoles,...) tout en augmentant la biodiversité et en respectant l'environnement et la santé. Le principe est de s'appuyer sur la biodiversité utile à la protection des cultures, on parle de biodiversité fonctionnelle.
La biodiversité fonctionnelle se définit comme la biodiversité ayant un impact positif sur le développement durable des productions agricoles. Elle passe donc par la création d'aménagements agro-écologiques telles que les haies champêtres ou les bandes fleuries. Ces aménagements installent des zones de régulation écologique et diversifient le paysage.
Pour mettre en place la biodiversité fonctionnelle, il faut identifier les espèces les plus intéressantes pour une culture donnée, destinées à favoriser les insectes auxiliaires des ravageurs de la culture concernée. Chaque espèce, qu'elle soit végétale ou animale, tient un rôle et a des besoins. En combinant judicieusement et harmonieusement ces paramètres, la biodiversité fonctionnelle permet de préserver et d'enrichir les auxiliaires en quantité et en diversité à proximité des sites de production (champs, serres, pépinières...).
Démarche complexe, la biodiversité fonctionnelle implique donc de bien comprendre le fonctionnement du système agro-écologique et les interactions des espèces végétales et animales entre elles.
Les bandes auxiliaires fleuries favorisent les insectes utiles.
Pour installer des bandes auxiliaires, il convient de privilégier les fleurs sauvages qui produisent du nectar car le nectar est une source importante de nourriture pour beaucoup d’insectes qui peuvent être des auxiliaires. Ces insectes auxiliaires participent à la lutte contre les ravageurs des cultures et permettent ainsi de se passer de l'usage de pesticides. Par exemple, voici des espèces de fleurs pour bandes auxiliaires : le bleuet, le sarrasin, la vesce, le coquelicot...
Si les bandes auxiliaires sont semées début avril, les fleurs seront en pleine floraison dès fin mai et mettront le nectar à disposition des auxiliaires au moment utile. Elles resteront en place du printemps à l'automne. Même si les bandes auxiliaires peuvent être retirées à l'automne, il est conseillé de les conserver afin de proposer aux insectes un abris pendant l'hiver. Le sol pourra être travaillé seulement au printemps.
Le sarrasin a en outre l'intérêt de lever rapidement et de couvrir le sol, il ettouffe les espèces indésirables et évite le salissement par les mauvaises herbes. La bande auxiliaire reste donc propre.
Les bandes pour auxiliaires dont la flore est bien ciblée permettent de diminuer le nombre de traitements insecticides.
Des essais du FiBL ont montré que les auxiliaires peuvent diminuer considérablement le nombre d’œufs de ravageurs des choux jusqu’à une distance de 30 mètres des bandes florales semées pour eux. C’est en plantant en plus des bleuets directement sur les lignes de choux que l’efficacité est la meilleure à cause de l’augmentation du parasitisme.
On a constaté une augmentation significative - jusqu’à plus de 30% - de la diversité des espèces des groupes d’auxiliaires à large spectre d’intervention. Les bandes auxiliaires sont essentielles pour la promotion de la biodiversité, en particulier pour certaines espèces parfois rares). De nombreuses espèces qui ont disparu des paysages agricoles dénudés semblent avoir trouvé un habitat provisoire dans les bandes auxiliaires fleuries.
Enfin, en floraison, la diversité et la couleur des bandes auxiliaires fleuries participent à la valorisation du paysage.